Kolaps Seigneur du Forum


Age: 53 Inscrit le: 31 Mar 2005 Messages: 11587 Localisation: Rambouillet
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Posté le: 30 Juin 2005, 18:34 Sujet du message: faits insolites (1016) |
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En Colombie, les femmes disent non au bikini anti-guérilla.
BOGOTA (AFP)
Les femmes sont en rébellion sur deux fronts en Colombie: contre leur utilisation en bikini pour la propagande anti-guérilla de l'armée, et contre certains clichés sur leur réputation de légèreté.
Dans un pays aux relents de machisme, malgré la présence de six femmes contre sept hommes dans le ministère du président Alvaro Uribe, le sexe dit faible n'hésite plus à se rebeller contre les atteintes à sa dignité.
Le récent déversement par la force aérienne locale, sur les zones rebelles, de tracts illustrés de mannequins en bikini pour inviter les guérilleros à déserter a provoqué une levée de boucliers, et fait réagir Martha Lucia Ramirez, ministre de la Défense. "Rentrez de suite au bercail, et profitez-en", proclame cet appel des militaires aux membres des groupes en marge de la loi, avec les photos alléchantes de femmes aux formes avantageuses en deux pièces au recto, et la liste des avantages sociaux de leur reddition au verso, à côté d'un calendrier de 2003.
Baptisée "la dame de fer" dans le pays andin pour son ardeur à seconder le chef de l'Etat dans la lutte anti-guérilla, la ministre de la Défense n'a décidément "pas aimé ces calendriers". Ces "insinuations sur les bénéfices de la démobilisation me gênent, pour être totalement distinctes de notre objectif de réintégrer les jeunes gens embrigadés dans la guérilla, et de leur fournir les instruments à même de leur donner un rôle utile dans la société", a-t-elle déclaré jeudi.
Martha Lucia Ramirez a révélé avoir écrit à l'état-major, composé uniquement d'hommes, pour protester contre les formes de cette propagande, et fait ainsi écho aux réactions négatives des organisations féminines, partagées par l'ancien ministre de la Défense, Rafael Pardo, un proche d'Alvaro Uribe.
L'engagement de poursuites contre les auteurs du tract est envisagé par certaines de ces associations.
Un combat similaire a été déclenché par Elsa Gladys Cifuentes, gouverneur du Risaralda, après un article publié dans la presse étrangère sur les femmes de Pereira, chef-lieu de ce département situé au coeur de la région caféière. L'enquête sur ce présumé "berceau de la prostitution" a fait bondir les femmes de Pereira, lasses d'entendre, et davantage de lire, dans ce papier, l'allusion à leur "surdité".
"A Pereira, elles sont sourdes, car quand on leur demande de s'asseoir, elles se couchent", affirme un dicton que se plaisent à répéter, devant le premier venu, les hommes de Bogota sur la gente féminine de cette ville .
Une pétition a été lancée auprès des femmes de Colombie par Elsa Gladys Cifuentes pour manifester leur "rejet de cette tache sur leur réputation". Elle compte également saisir les Nations unies pour "protéger les droits des femmes de Pereira". |
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