Du côté de chez soigne (07)

Kolaps

Pendant ses vacances en Espagne, ce brave et honnête M. Dugommeau est pris de douleurs atroces au ventre. Accompagné de sa femme, il se rend d'urgence au plus proche hôpital pour se faire examiner.
- C'est una appendicita, dit le médecin. Yé vais vous opérer.
Comme il n'a pas le choix, M. Dugommeau accepte. Le lendemain, il se réveille dans une chambre d'hôpital avec un bandage autour du ventre, ce qui est normal, mais aussi avec un bandage entre les jambes et un troisième autour de la tête.
- Mais qu'est-ce qui m'est arrivé ? demande-t-il à sa femme d'une voix étrangement aiguë. Demande au docteur !
Affolée, Mme Dugommeau se précipite dans le bureau du médecin.
- Qu'avez-vous fait à mon mari ? Qu'est-ce que c'est que tous ces bandages ?
- C'est que l'opération a été particulièrement brillante, yé dois dire, fait le chirurgien en se rengorgeant. Alors les infirmières m'ont accordé les oreilles et l'entre-jambe. Olé !

Un monsieur atteint de surdité à l'habitude de venir se faire soigner chaque semaine dans le même hôpital et, chaque semaine, de s'arrêter au retour dans un petit square. Ce jour-là, il fait une pause comme d'habitude sur son banc préféré, lorsqu'il voit un gardien courir vers lui.
- Attention, monsieur ! lui crie-t-il. On vient de repeindre ce banc !
- Comment ? fait le sourd.
- Ben, en vert...

Écoutez, monsieur Pinaudot, dit le médecin, je n'irai pas par quatre chemins. Je suis vraiment désolé mais vous êtes atteint d'un mal incurable contre lequel la médecine est impuissante.
- II n'y a vraiment rien à faire?
- Eh bien..., de vous à moi, j'ai entendu parler d'un remède, disons... insolite qui paraît-il donne de bons résultats. Bien sûr, c'est une pratique qui n'est pas reconnue par la Faculté et j'aimerais pouvoir compter sur votre discrétion.
- Naturellement, docteur. Que faut-il faire?
- C'est très simple : boire du lait maternel.
Pinaudot rentre chez lui et, très abattu, expose la situation à sa femme qui lui répond :
- Mme Robert, notre voisine du dessus, est justement en train d'allaiter son petit douzième. Je vais aller la voir. Je ne pense pas qu'elle te refusera son lait si on lui dit que c'est ta seule chance de salut.
Effectivement, dès qu'on lui explique qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort, la bonne Mme Robert accepte sans hésiter. Mme Pinaudot lui envoie son mari qui s'installe sur les genoux de l'opulente voisine et se met à téter comme un gros poupon goulu.
Au bout d'un petit moment, Mme Robert commence à pousser de petits soupirs puis une étrange lueur s'allume dans son regard et elle prononce d'une voix rauque :
- Monsieur Pinaudot ?
Pinaudot cesse de téter et lève le nez.
- Oui, madame Robert.
- Euh... si la tétée vous laisse sur votre faim, je peux vous offrir autre chose, vous savez...
- Oh! madame Robert, ça me gêne, je...
- Allons, ne soyez pas timide, faites comme chez vous.
- Bien puisque vous insistez, je prendrais volontiers quelques gâteaux secs.