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Parodie du microcosme musical viennois avec "I hate Mozart".

VIENNE (AFP) - Saturée de Mozart au terme d'une année célébrant le 250e anniversaire de la naissance de l'enfant prodige, Vienne s'offre ce week-end un spectacle d'auto-dérision réussi avec "I hate Mozart" de Michael Sturminger.

Cette pièce de théâtre musical de deux heures trente, jouée au Theater an der Wien, met en scène le cauchemar d'un chef d'orchestre célèbre qui massacre Mozart tout en tentant de monter la "Flûte enchantée" avec des chanteurs, caricatures du monde de la musique viennois, empêtrés dans leurs intrigues. Le scénario maniant ironie, humour et langage vulgaire mêle l'univers artistique à celui de la vie réelle : une soprano qui chante sous la douche, une jeune soliste qui couche avec le chef d'orchestre, une diva accrochée au téléphone dans sa chambre d'hôtel, une conférence de presse avec des critiques très complaisants, etc. La musique, par un parti-pris délibéré du compositeur autrichien Bernhard Lang de Linz (sud), est anti-mozartienne au possible et surprend par un modernisme atonal et une profusion d'effets spéciaux inspirés des musiques contemporaines. Les chanteurs, lors des répétitions de la Flûte enchantée, bégayent, rappelant les disques vinyles rayés tandis que le maestro, pris dans les rebondissements de sa vie sentimentale, est incapable de maîtriser son orchestre et ses solistes. Interprétés alternativement en allemand, anglais ou italien, les textes chantés mélangent poésie, philosophie, politique, frustrations, ambitions et obsessions des personnages, les uns haïssant Mozart, les autres torturés par l'idée qu'ils ne lui rendent pas l'hommage qu'il mérite. Et Mozart lui-même, aurait-il apprécié qu'on le traite ainsi ?