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[Kolaps]

Des habitants de Mougins veulent faire sécession.

MOUGINS, Alpes-Maritimes (Reuters) - Les 300 habitants d'un quartier de Mougins viennent d'entamer des démarches pour être rattachés à la commune voisine de Mouans-Sartoux. La procédure est rare mais réalisable.

Pomme de discorde entre eux et leur municipalité : le projet d'installation d'un centre commercial de 32.000 m², dans leur propre quartier, juste à côté de chez eux.

A la tête du collectif opposé à l'installation de ce pôle commercial, Annie Pénagé ne mâche pas ses mots.

"Si ce centre voit le jour, ça va nous pourrir la vie, c'est la fin pour nous", a-t-elle expliqué mercredi.

"Sécurité remise en question, pollution accrue, circulation infernale avec, minimum, 10.000 voitures de plus par jour en semaine sur un réseau déjà sursaturé, 17.000 véhicules de plus le samedi, tout cela nous inquiète énormément", ajoute-t-elle.

Annie et les 300 "irréductibles" du quartier de Saint-Martin Nord ne voient que des avantages à faire sécession et aller trouver refuge sur le territoire de la commune voisine.

Ils la fréquentent plus que la leur, dont le centre et les commerces sont à cinq km. A Mouans-Sartoux, ils font tout à pied, alors qu'il faut prendre la voiture pour aller à Mougins.

"Si le rattachement se fait, ils seront les bienvenus chez nous", dit d'un air gourmand André Aschieri, le maire "écologiste-apparenté Vert" de Mouans-Sartoux.

L'homme est un farouche opposant au projet de grande surface soutenu par son homologue voisin. Si d'aventure le quartier Saint-Martin tombait dans le giron de Mouans-Sartoux, le centre commercial au milieu duquel il est prévu qu'il soit édifié ne verrait jamais le jour.

"Géographiquement et économiquement, les habitants de Saint-Martin vivent déjà avec nous", dit André Aschieri, "il serait normal qu'ils puissent profiter de nos impôts et de l'eau beaucoup moins chers chez nous qu'à Mougins. Leurs enfants pourraient aussi bénéficier de nos cantines scolaires bio et, en un mot, de notre douceur de vivre".

Richard Galy, maire UMP de Mougins, accepte mal la fronde de ses administrés. "Ils sont manipulés par le maire de Mouans-Sartoux", dit-il. "Il s'est toujours opposé à notre projet".

"Le permis de construire ne sera délivré que si les conditions de circulation sont prises en compte par l'aménageur. Jusqu'au bout, je resterai le garant de la sécurité et de la qualité de la vie dans notre commune", assure--t-il.

En attendant, les pétitions des "sécessionnistes" circulent. En signe de solidarité avec eux, le 27 janvier sera une "journée ville morte" à Mouans-Sartoux. Les commerces resteront rideaux baissés. Les Mouansois projettent de bloquer la circulation en se couchant sur la chaussée de l'axe routier traversant la commune.