L'histoire d'une chanson française

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81 - 1985 : Frédéric François - Je T'Aime A L'Italienne

Enregistrée en 1985, cette chanson contient les mêmes ingrédients que les ritournelles romantiques qui ont déjà fait le succès de Frédéric François dans les années 1970. Le texte fait référence à la Sicile, son pays d'origine. Comme dans "L'Italiano" de Toto Cutugno et "Le Rital" de Claude Barzotti, sont égrainés ici les clichés communément associés aux comportements italiens mêlés à des souvenirs personnels. Cependant, soucieux de ne pas donner qu'une image caricaturale de l'Italie, il enregistre en 1995 un album de chansons napolitaines. "Je t'aime à l'italienne" est reprise en 1999 par Liane Foly sur l'album des Enfoirés.

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82 - 1989 : Alain Souchon - Ultra Moderne Solitude

Avec "Le Rêve du pêcheur" de Laurent Voulzy, "Ultra moderne solitude" est la chanson préférée d'Alain Souchon. Elle fait partie de l'album du même nom, sorti en 1989, un album intimiste dans lequel le chanteur expose ses obsessions : la peur de vieillir, de ne plus être aimé... La chanson traite de l'isolement créé par la vie moderne et citadine. Elle décrit aussi une solitude plus fondamentale dont on ne peut échapper (que l'on soit à Paris, à New-York ou partout ailleurs dans le monde), un certain mal de vivre qui peut nous envahir sans raison apparente. En 1993, Alain Souchon écrit "Foule sentimentale" qui reprend pour une large part le thème d' "Ultra moderne solitude" et met en lumière le contraste entre les phénomènes de mode et nos aspirations profondes. La solitude est également un thème de prédilection pour Léo Ferré ("La Solitude"). Ce dernier reste d'ailleurs la référence en matière de textes, d'Alain Souchon.

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83 - 1986 : Jeanne Mas - En Rouge Et Noir

Découverte en France avec "Toute première fois", Jeanne Mas confirme en 1986 sa place de star du tout nouveau Top 50 avec "En rouge et noir", tube co-signé par Romano Musumarra. Cette année-là, elle est élue à la fois révélation et interprète féminine aux Victoires de la Musique qui viennent d'être créées. Son look, entre la mode punk et new wave, ainsi que ses chorégraphies (gestes saccadés et regard de braise), apportent pendant quelques temps un nouvel air dans le paysage de la variété française.

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84 - 1987 : Les Rita Mitsouko - C'est Comme Ca

Le second album des Rita Mitsouko est celui de leur consécration. Pour l'enregistrer, ils font appel à une pointure de la production, Tony Visconti (T. Rex, David Bowie...). Celui-ci accentue leur style déjanté en utilisant, entre autres, des guitares plus percutantes. Avec "Les Histoires d'A" et "Andy", "C'est comme ça" est un des succès de l'album, mis en images par Jean-Baptiste Mondino. Comme il l'avait fait pour les Rolling Stones, Jean-Luc Godard filme les séances de studio et les fait figurer dans son film "Soigne ta droite".

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85 - 1985 : Chanteurs Sans Frontières - Ethiopie

En visionnant des films de la BBC durant l'été 1984, la chanteuse Valérie Lagrange prend conscience de l'étendue des dégâts provoqués par la sécheresse en Ethiopie. Elle décide d'essayer de monter un concert de charité afin de réunir des fonds pour ce pays dévasté. Tout comme les anglais avec le projet Band Aid monté par Bob Geldoff avec la chanson "Do they know it's Christmas ?"ou les américains avec "We are the world", elle réalise qu'il faut d'abord enregistrer un disque. Elle contacte alors Jacques Higelin, Téléphone et Renaud. Début 1985, Renaud écrit le texte, sur une musique de Franck Langolff, un de ses collaborateurs, notamment sur Mistral Gagnant sorti la même année, et par la suite compositeur pour Vanessa Paradis. Trente-cinq artistes sont réunis au Palais des congrès sous le nom de Chanteurs sans Frontières pour enregistrer la "Chanson pour l'Ethiopie". Outre les initiateurs du projet, on retrouve des chanteurs comme : Michel Berger, Gérard Blanchard, Francis Cabrel, Louis Chédid, Charlélie Couture, Alain Souchon, Jean-Jacques Goldman, Véronique Sanson ... ou Coluche et des acteurs comme Gérard Depardieu, Richard Berry et Josiane Balasko. Certains chanteurs, non contactés pour le projet entament une polémique. Dalida et Gérard Lenorman reprochent à Renaud d'avoir écarté la vieille garde de la variété... Serge Gainsbourg, absent le jour de la séance d'enregistrement, vivement attaqué par les médias, fait un chèque de 100 000 francs en direct à la télévision à l'ordre de Médecins sans frontières. Malgré cela, un mois et demi après la sortie du titre, Coluche remet un chèque de 10 millions de francs à la même organisation. Au bout de six mois, le disque s'est vendu à deux millions d'exemplaires. Le Concert organisé à la Courneuve, le 13 octobre 1985, se solde par un demi échec, moins de 20 000 personnes au lieu des 100 000 escomptés. On est loin des scores atteints par le Live Aid, concert simultané entre Londres et Philadelphie, l'été précédent. Malgré des doutes quant à l'acheminement réel des fonds et surtout à l'utilisation du matériel fourni, par les Ethiopiens, la "Chanson pour l'Ethiopie" ouvre la porte à d'autres projets caritatifs en France comme les Restos du Coeur lancés par Coluche ou plus récemment Sol en si en faveur des enfants atteints du sida.

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86 - 1981 : Charlélie Couture - Comme Un Avion Sans Ailes

En 1981, Charlélie Couture sort l'album "Poèmes Rock" qui devient disque d'or. Il contient la chanson "Comme un avion sans ailes" qui va le faire connaître du grand public. Empreints de ses angoisses existentielles, ses poèmes sont des impressions fugaces, des malaises, des histoires tristes, parfois sordides ("T'en vas plus, t'en vas pas"). "Comme un avion sans ailes" catalyse plusieurs thèmes récurrents dans ses chansons : la recherche de l'amour, l'incommunicabilité ("Solo Girl", "Solo Boy"), la solitude de l'artiste dans ("Les pianistes d'ambiance").

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87 - 1981 : Eddy Mitchell - Couleur Menthe A L'eau

Le cinéma a toujours fait partie intégrante de l'univers d'Eddy Mitchell. Comédien, il fut aussi présentateur d'une émission de télévision consacrée aux séances de cinéma telles qu'il les a connues dans son enfance. Eddy Mitchell a aussi intégré cette passion à ses chansons où il fait référence à certains films : "Pauvre Baby Doll" en 1983, "La Dernière Séance" en 1977, "Rio Grande" en 1993. Mais contrairement à Charles Aznavour qui, comme on a coutume de le dire, est proche d'une narration du type court métrage, Eddy Mitchell s'attache plus à décrire une ambiance (la chaleur moite de "Sur la route de Memphis", 1976), un sentiment (la honte du chômage dans "Il ne rentre pas ce soir", 1979) ou un personnage comme "La Fille du motel" en 1979 et "Couleur menthe à l'eau" en 1981.