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Les esclaves de la lumière
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Kolaps
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MessagePosté le: 27 Jan 2006, 17:44    Sujet du message: Les esclaves de la lumière Répondre en citant

Je met en ligne une nouvelle fantastique sur les aventures d'un groupe musical.

01 Début d'une fin annoncée.

Coquard se retourna pour regarder l’heure à la pendule électrique. Des trois compagnons, il était toujours le plus nerveux :
– Il est…, commença-t-il.
– 11 h 05, acheva Pierrot. On le sait bien : voilà exactement cinq fois soixante secondes que tu nous as annoncé 11 heures.
– Parce que tu as compté cinq fois jusqu’à 60 ?
– Ça m’aide à réfléchir…
Coquard, que l’on surnommait ainsi depuis l’enfance, à cause de l’étrange tache violacée encerclant son œil droit, le considéra avec surprise :
– Et on peut connaître le sujet de tes réflexions ?
– Tu le connais très bien.
– Pierrot a raison, intervint Jeff. Ferme-la un peu, maintenant.
Non, il était impossible à Coquard de se taire alors que son esprit entrait en ébullition. Évidemment qu’il comprenait le sujet de réflexion ou, pour mieux dire, d’inquiétude, d’angoisse de ses partenaires. Il retournait le même dans sa tête.
Jomi, toujours Jomi !
Cela faisait ce soir – Coquard fit un bref calcul mental – cent-vingt-huit nuits qu’ils restaient là tous trois, attablés au bar du Grand Hôtel des Arts, moins pour y prendre le der des ders que pour s’y ronger méthodiquement les sangs. Et toujours au sujet de Jomi, lui, l’esclave comblé. Et d’Elle, la Lumière généreuse, munificente et, en même temps, dominatrice, dévoreuse, jamais rassasiée…
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MessagePosté le: 27 Jan 2006, 18:11    Sujet du message: Répondre en citant

Coquard et ses amis, ce soir-là, frissonnaient d’une angoisse infiniment plus forte que celles qui avaient été leurs compagnes durant les cent-vingt-sept autres soirées et qui fuyaient toujours, mise en déroute provisoire dès que Jomi faisait son entrée dans le bar.
Mais, ce soir-là, Jomi était en retard d’une heure.
Cela ne pouvait avoir que de terribles causes !
Coquard allait annoncer l’heure pour l’énième fois mais, à cet instant, il demeura immobile, gardant, comme soudainement figé, la torsion qu’il venait d’imposer à son buste.
– Et alors ? s’enquit Pierrot, intrigué. Il est 11 h 10, c’est ça ?
– Là…
Coquard n'avait pu articuler ce mot. Et en dépit du fait qu’il ne désignait rien, Pierrot et Jeff surent tout de suite, comme sous une mystérieuse influence, où diriger leurs regards : vers la porte d’entrée.
« Elle » était là, verdâtre et pulsante, multipliant des filaments ténus et les déployant graduellement dans toutes les directions, comme un énorme éventail ou plutôt une toile tissée par une araigne de lumière…
Aucun des trois hommes ne comprit si c'était si c'était, d’après l’adage bien connu qui fait revoir toute sa vie à l’approche du trépas, ou bien par l’entremise d’une des multiples formes de suggestion que possédait la Lumière, qu’ils pouvaient revoir en imagination le commencement de l’immatériel cauchemar…
Cinq ans, seulement cinq ans plus tôt…
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MessagePosté le: 28 Jan 2006, 09:42    Sujet du message: Répondre en citant

02 Fondation de JOMI.

Joseph Mignard rêvait-il parfois ? Nul n’aurait pu l’affirmer en voyant cet adolescent monté en graine, air que ses 22 ans bien sonnés ne parvenaient pas à effacer de toute sa personne. Joseph Mignard se contentait de son boulot de BT, comme il l’appelait, content d’avoir trouvé un synonyme – BT ou Bouche-Trou – au sigle MA ou Maître Auxiliaire, trop administrativement académique à son goût.
À cette époque, Joseph Mignard, encore plus content d’avoir réussi, pour un trimestre, à entrer dans la carrière parce que l’un de ses aînés n’y était plus, très provisoirement du moins, enseignait donc Vivaldi, Mozart et Beethoven aux 5èmes et 4èmes du collège de… Peu importe le nom. Joseph Mignard était satisfait de boucher le trou laissé par une Madame Quelconque, enceinte et sans doute bien contente de pouvoir tranquillement attendre son héritier en abandonnant à son très jeune collègue les descendants de la Flemme et de la Pagaille réunies. Mais, en début de carrière, un p’tit prof, à plus forte raison un MA-BT, accepterait d’instruire, autant que faire se peut, une classe de cynocéphales, plutôt que de se retrouver à l’ANPE. C'était dire jusqu’à quel point avait été poussée par les circonstances la préparation psychologique de Joseph Mignard.
Le meilleur moment de sa journée restait cependant celui où il pouvait enfin, après un repas hâtif et un rapide survol de quelques devoirs-torchons à gribouiller au stylo rouge, se retremper dans le bain de la musique, la vraie naturellement, pas les harmonies systématiquement défigurées dans la journée par le je-m’en-foutisme des mômes. Enseigner, pour Jomi – car Joseph Mignard redevenait alors Jomi – n'était qu’un moyen de gagner sa croûte. Son vrai métier était la musique. À 6 ans, la première guitare ; à 8, le piano ; à 12, le conservatoire ; à 15, le groupe de lycée ; à 18, le premier prix de piano, le deuxième d’orgue, le premier récital à l’étranger – Mayence, RFA – avec le Guitare Club.


Dernière édition par Kolaps le 31 Jan 2006, 09:46; édité 1 fois
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LIO
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MessagePosté le: 28 Jan 2006, 14:21    Sujet du message: Répondre en citant

Chouette, un feuilleton !
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80sforever
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MessagePosté le: 28 Jan 2006, 18:16    Sujet du message: Répondre en citant

Ah oui, sympa ! Smile
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MessagePosté le: 28 Jan 2006, 18:55    Sujet du message: Répondre en citant

L’ensemble polyphonique était venu un peu plus tard, après un bac durement empoché pour apaiser les légitimes inquiétudes parentales.
Cet ensemble, Jomi le devait à Marc-Henri Darcy – un sobriquet comme Coquard était tout de même moins malvenu pour désigner l’ami de toujours. Coquard, le bricoleur passionné d’électronique qui pouvait tout partager : connaissances, savoir-faire, jusqu’à la bourse… ! Aussi, petit à petit, l’ensemble polyphonique s'était constitué : trois synthétiseurs, six claviers, accouplés à douze baffles et à quatre tables de mixage… En vérité, ni Coquard ni Jomi n’avaient mémorisé la liste complète du matériel, qui allait en augmentant graduellement.
Après avoir longtemps végété dans une sorte de hangar à peu près propre et sec, appartenant aux parents – résignés – de Jomi, les éléments de l’ensemble avaient un beau jour franchi le seuil du Grand Hôtel des Arts.
Ce vénérable établissement avait jadis été l’orgueil de G***, la petite ville où exerçaient Jomi et Coquard, le premier en tant que MA-BT, le second en qualité d’ingénieur électronicien aux Télécom. Le Grand Hôtel des Arts avait été, bien des années plus tôt, le lieu de séjour privilégié et obligé de tous les plus ou moins bohêmes, plus ou moins talentueux, que leurs occupations de prédilection désignaient comme des artistes. « Nous avons défendu les Arts ! » proclamait la mémoire des édiles de G*** qui s’étaient successivement efforcés d’entretenir complètement la bâtisse et un tant soit peu ses locataires – parmi lesquels, il est vrai, s’étaient comptés quelques grands noms de la musique, de la littérature et des arts plastiques et picturaux de France.
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Mister_Aurel
Grand Gourou
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MessagePosté le: 28 Jan 2006, 22:39    Sujet du message: Répondre en citant

Laughing
_________________
Titanium de retour sur le forum !!!

Les années 80, la meilleure musique !
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MessagePosté le: 29 Jan 2006, 10:11    Sujet du message: Répondre en citant

Finalement ruiné, presque déserté par les enfants des Arts, ce nouveau temple des Muses avait été racheté par Mademoiselle Félicité-Anastasie de Saroyan, la Folle pour les gens du pays, la Dixième Muse pour ses locataires : des artistes aux effectifs souvent variables et toujours réduits, qu’elle couvait de regards sinon admiratifs, du moins protecteurs. Ils représentaient le dernier moyen de dilapider sa fortune ancestrale, disaient les mauvaises langues.
Pourtant, la reconnaissance de Jomi et de Coquard, qui trouvèrent dans l’établissement un grenier assez vaste pour loger tout l’ensemble polyphonique, sans risques pour ses délicats organes, avait été telle que, par la suite, ils ne sollicitèrent plus rien d’autre de cette aimable et encore alerte septuagénaire. Ils furent comblés quand le batteur Pierre Flipot dit Pierrot et le Portoricain émigré Jefferson Jackson alias Jeff, qui flirtait avec tous les instruments à vent, vinrent se joindre à eux – d’abord par curiosité envers ces harmonies planantes, irréelles, quasi spatio-temporelles que Jomi et Coquard créaient de leurs doigts ; mais la conviction qui animait les deux compères ne tarda pas à devenir aussi la leur. Ainsi naquit JOMI, nom du groupe, qui fut ainsi choisi, sans jalousie ni flagornerie, par les amis de Mignard.
JOMI fut d’abord un groupe comme tant il s’en forme, qui débuta comme tant débutent : concerts privés, puis p’tit bal du samedi soir après l’turbin, pour lequel JOMI n'était pas fait ; après le quatrième, l’opinion des gens, elle, était faite : « On ne peut pas danser là-dessus. » Réponse de Coquard : « C’est notre musique qui danse et pas ceux qui l’écoutent. » Cette phrase, historique sans l’avoir cherché, fut reproduite dans les canards locaux puis dans la presse parisienne, lors du premier concert de JOMI à Bercy, au cours duquel le groupe fêta son premier anniversaire.
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MessagePosté le: 30 Jan 2006, 10:28    Sujet du message: Répondre en citant

La raison de cette insigne faveur ? Jomi, le fondateur, avait écrit des chansons – paroles de Coquard – pour le demi-dieu disque d’or du moment – dont le nom importe peu car nous ne figurons pas sur la liste de ses fans. Reconnaissant, il avait invité JOMI pour servir de toile de fond à son spectacle. Accompagnant cette première expression lyrique, une musique de film fut signée Pierrot et Jeff, arrangée au synthétiseur par Mignard. Il ne fallait pas un coup de chance supplémentaire pour que la déesse Gloire dépouille son strass, son lamé et ses paillettes pour s’offrir, chaude et vibrante de désir, à JOMI tout entier.
L’ère des grands concerts publics avait alors commencé : Paris La Concorde, Londres, New York, Houston… Bien sûr, avant tout cela – et pour permettre à tout cela de se réaliser –, il avait fallu enregistrer, produire des albums ; guigner et aguicher les hits-parades… pour un résultat dépassant toutes les espérances : le million et demi d’exemplaires vendus du premier CD : Krypton, donna un air de fête au Grand Hôtel des Arts, qui, rénové par cet apport d’argent frais, devint le quartier général définitif du groupe. Le deuxième album : Aurore boréale, confirma l’engouement du public. Le troisième : Noël sur Altaïr, offrit à JOMI – ou plutôt à Jomi – le trône de « Prince incontesté de la musique électronique ». Le quatrième : Zoulouland, étonna car Jeff y avait mis beaucoup de cette Afrique où avaient vécu ses lointains ancêtres. Le cinquième : les Chemins galactiques, grilla tous les records mondiaux de l’audiovisuel en s’agrémentant d’un extraordinaire clip vidéo. Le sixième enfin : Rencontre, avait l’air d’une promesse, qui fut tenue à l’occasion de l’époustouflant concert à Houston (Texas), face à près de deux millions de spectateurs subjugués.
C'était pourtant le tournant fatal pour JOMI…
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MessagePosté le: 31 Jan 2006, 09:45    Sujet du message: Répondre en citant

03 La lumineuse araignée.

« Comment ai-je pu… Quand l’ai-je faite… COMMENT ? QUAND ??? » songeait Coquard à toute allure tandis que les lumineux filaments, de plus en plus ténus, tissaient autour de son corps, parfaitement immobile sur sa chaise, la plus arachnéenne des toiles incandescentes.
Il sentait son être devenir la proie de la terrible amie qui avait su si bien, auparavant, servir la gloire de JOMI. Déjà, il n’y voyait plus mais n'avait pas besoin d’yeux pour deviner le supplice de ses deux compagnons : eux-mêmes devaient sentir s’effondrer jusqu’à leur moi intérieur, envahi, dépassé, vaincu par Elle, la Lumière, créature que la folie – rime du génie – de Coquard en personne avait fait naître.
« Quand ? Pourquoi ? À quel moment ce monstre a-t-il pu m’échapper ? » s’efforçait-il de penser consciemment alors que, déjà privé de la parole, il ne se voyait plus qu’à demi dépossédé de sa conscience…
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