C'est incroyable... (363)

[Kolaps]

Catholiques désespérés cherchent "prêtres-à-louer".

ALBANY, New York (Reuters) - Certains sont des catholiques qui trouvent leur Eglise trop passéiste. D'autres sont divorcés ou homosexuels. Ils éprouvent parfois des difficultés à trouver un prêtre.

Ces catholiques déboutés par l'Eglise peuvent "louer" les services de prêtres via le site http://www.rentapriest.com, une base internationale de données qui recense 2.500 prêtres catholiques, connue sous le nom "Pages Jaunes de Dieu".

Pratiquement tous les prêtres qui y sont recensés ont dû renoncer à leur sacerdoce pour rompre leur voeu de chasteté. Mais ils continuent à célébrer des mariages, généralement moyennant une commission, et d'autres sacrements, comme les baptêmes et les enterrements, gratuitement, conformément à la pratique officielle.

"Nous faisons le travail de Jésus, ce qu'apparemment l'Eglise ne fait pas", a déclaré Louise Haggett, directeur de Celibacy Is The Issue (CITI, le Célibat Est Le Problème), qui gère aux Etats-Unis le site créé en 1992.

L'année dernière, 3.000 unions ont ainsi pu être célébrées.

Le groupe travaille également à faire abolir l'interdiction faite aux prêtres de se marier.

Haggett explique qu'Internet est un bon moyen pour louer un prêtre parce que cela répond à un manque. Selon une étude de la Conférence américaine des évêques, 37% des paroisses américaines ne disposent par de leur propre prêtre.

Les prêtres vieillissent, les églises ferment et les ordinations sont de moins en moins nombreuses. L'Eglise sait qu'il y a moins de prêtres qu'il y a plusieurs dizaines d'années mais ils restent assez nombreux pour répondre aux besoins spirituels des croyants, répond Ron Menty du diocèse catholique d'Albany.

"Souvent, les gens qui se tournent vers ce site internet sont gênés par les règles, les dispositions et ce qu'ils attendent de l'Eglise," explique Menty. "Parfois un prêtre extérieur à la communauté se sent plus libre de rendre des services."

CITI recherche, recrute, certifie et favorise les prêtres mariés ou gays. L'Eglise ne reconnaît pas ces prêtres parce qu'ils ont rompu leur serment, explique Ken Goldfarb, porte-parole du diocèse catholique d'Albany. Elle ne révoque pourtant pas certains protestants mariés qui deviennent prêtres plus tard dans leur vie.

"Ces 'prêtres-à-louer' ont d'abord prononcé leurs serments, puis se sont mariés. C'est différent", justifie Goldfarb.

Richard Hasselbach, qui s'est marié après avoir officié pendant treize ans, défend CITI parce qu'il considère que l'inflexibilité et la rigidité de ce qu'il appelle "l'entreprise Eglise catholique" détournent de nombreux croyants de l'Eglise.

Il a l'habitude d'unir des personnes divorcées, de célébrer des mariages homosexuels, ou avec une future épouse déjà enceinte, et de conseiller des personnes victimes d'agressions sexuelles de la part de prêtres.

Il dit la messe chez lui et célèbre des mariages à l'extérieur des églises.

L'Eglise catholique ne tolère pourtant pas que des mariages soient célébrés "hors les murs".

La foi est une relation avec Jésus et non avec un règlement ou un dogme, pense Hasselbach. "Une fois prêtre, vous le restez toujours", explique-t-il.

[Mister_Aurel]

On aura tout vu
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